Des chevaliers dans le temps, il en pleuvait.
Vous savez bien, il y a chevalier et chevalier, je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
En résumé, des chevaliers, il y en a des bons et des mauvais mais ceux qui vivaient jadis dans le château sur les hauteurs de Bodange, au dessus de la Sûre, étaient si l’on peut s’exprimer ainsi la fine fleur de la crapule. Ils semaient la terreur, s’attaquaient à tout ce qui bouge,pillaient les fermes, tuaient les fermiers, violaient les femmes, volaient les vaches et les veaux, brûlaient les récoltes.
Vous allez me dire que rien a changé, et que cela se passe encore aujourd’hui, pas chez nous heureusement, actuellement en tout cas, touchons du bois, en souhaitant que cela n’arrive plus jamais car la Barbarie est un géant endormi qui peut se réveiller si on lui chatouille les pieds, il y a bien des gens maintenant qui mettent le feu aux granges, on ne sait pas pour quelle raison
Les Bodangeois en avaient assez de ce qui-vive, de cette insécurité perpétuelle et ils se réunirent dans la petite église.
Dans le temps, les églises étaient encore des lieux de paix et les méchants n’osaient pas s’y attaquer car ils craignaient la colère de Dieu; aujourd’hui Dieu a peut-être attrapé la maladie du sommeil ou est-ce la cruauté qui est devenue quotidienne ?
Toujours est-il qu’un dimanche réunis dans la chapelle du village, les pauvres Bodangeois implorèrent le ciel pour qu’il tombe sur la tête des cruels chevaliers et leurs prières furent bientôt entendues car quelques temps plus tard, au retour d’une bataille, les tortionnaires furent écrasés à l’entrée même du château par le pont-levis qui s’abattit sur eux et les fit passer de vie à trépas. Aussitôt, les gens du village s’armèrent de fourches, de haches et de bâtons et s’élancèrent à l’assaut du château, ceux qui avaient échappé au pont-levis furent précipité dans la Sûre sans autre forme de procès, la Justice existait-elle déjà ? En tout cas, aucun n’en réchappa et le château fut incendié et rasé.
Il en reste plic ploc quelques pierres qui ont bonne mémoire.
On dit que dans les bois autour de Bodange on peut encore entendre certaines nuits de grand vent le cliquetis des armes et des armures de fer qui s’entrechoquent dans un fracas d’enfer. Si vous passez par là une nuit, n’interrogez pas les vieilles pierres si vous avez peur d’avoir peur
Conté par Julos Beaucarne (extrait du CD Circuit des 19 légendes)
Balade pour faire peur ce dimanche
Le Circuit des 19 Légendes – Parc Naturel de la Haute-Sûre Forêt d’Anlier – Naturpark Oewersauer
Photos de la semaine dont une qui n’a pas été prise par moi (défi 13) et deux manquantes : une par manque de temps et l’autre pour la journée Day of Silent