Photo shooting : Vík í Mýrdal, Kraftla Caldeira, Jökulsárlón
Author Archives: admin
Couleurs d’Islande
Il y a maintenant 18 mois, mon mari m’emmenait en Islande pour mes 40 ans.
Il est paru évident dès que nous avions repris pied sur Terre que nous allions y retourner, c’étaient les débuts d’un projet au long cours.
Aujourd’hui, je lève un peu le voile. Durant les prochains jours, j’espère vous montrer ce qui m’a mis en ébullition, qui m’a fait frémir et ce qui me fait encore rêver chaque jour.
L’Islande est le pays des couleurs. A chaque détour, vous pouvez vous attendre à être surpris, où que vous regardiez : à vos pieds, en l’air, devant vous.
A vous maintenant d’être surpris et de profiter pour voyager un peu, beaucoup et peut-être être ferrés comme je l’ai été lorsque j’ai posé la première fois les pieds sur ce sol.
Bleu
Cheval de mer
J’aurais pu l’appeler hippocampe mais ça me faisait non.
Car il aurait perdu toute cette dimension mystique qui entoure le nom de Morvar’ch.
Pour la petite histoire, Morvar’ch est le cheval légendaire, selon la légende d’Ys, de Malgven la Reine du Nord. Cheval qui emmena Malgven et son amant, le roi Gradlon sur les flots. Il soufflait des flammes par les naseaux et était noir comme la nuit.
Le mien est bien plus sage. D’un bleu vert profond selon l’exposition à la lumière. Il m’a attiré l’oeil dès que j’ai vu le patron. Je voulais le faire :
Ce patron n’est pas simple : il nécessite de maîtriser les torsades, la construction en rond, les rangs raccourcis. le montage provisoire des mailles.
Il est néanmoins très intéressant à faire : vous commencez par un cercle et terminez par un rectangle en passant par un carré.
Pour être honnête, j’ai été passionnée par le carré central : impossible de décrocher le nez du patron ne fut-ce que pour un rang. Le carré central est complexe, intéressant et motivant. Les rangs raccourcis tout autant.
Par contre, la suite : ce sont des dizaines de rangs en jersey. Et pour quelqu’un qui s’ennuie à faire du jersey, vous imaginez un peu mon désespoir.
Il n’empêche que je suis contente du résultat. Je l’ai terminé à l’arrache, juste avant de participer à un week-end gallo romain (où se trouvaient des troupes de reconstitution historique de Celtes et de Romains). J’ai donc pu parader (façon de dire, j’étais surtout devant mon rouet à pédaler, pédaler, pédaler …) avec ma magnifique étole en chameau.
2 écheveaux de Merino Camel de Dye For Wool
Aiguilles 3,5 mm
Les Trolls de Noël
Oui je parle déjà de Noël.
Je suis de toute façon totalement dépassée par les mises à jour de mon blog. J’espère que vous êtes encore là et que vous me lirez encore !
Il faut dire que je vous prépare une surprise pour l’automne et qu’il m’est bien difficile de faire autre chose pour le moment.
Néanmoins les dernières semaines ont été des semaines de vacances (il était temps). Pas beaucoup de repos mais surtout le plein de magie, de dépaysement, de photos et de kilomètres.
Un voyage en Islande avec les enfants, au gré des routes et du camping (sauvage ou pas).
Sur le chemin nous avons cherché les Yule Lads (aidés par une guide nature de la zone du Myvatn).
Quel plaisir de voir les enfants faire des kms en marchant (sans râler), explorer chaque trou, chaque fissure à la recherche des Trolls de Noël.
Si vous ne le savez pas, les Yule Lads habitent à Dimmuborgir (pas le groupe de hard rock, la zone de lave au pied du lac Myvatn).
Pour les grands, il s’agit d’une zone de lave formé de concrétions de lave assez originales dûes à un lac de lave et à de la vapeur.
Pour les enfants, il s’agit de la cachette des Yule Lads. Il n’est pas rare que les enfants islandais viennent pour les chercher, déposer quelques pièces dans leur chaudrons. Selon la période, ils les trouvent ou pas.
Alors qui sont-ils ces fameux Yule Lads ? Un Père Noël ? Un Saint Nicolas à l’Islandaise.
Eh bien non, ils sont loin du Père Noël débonnaire que l’on connait ou bien du sérieux Saint Nicolas qui aime tous les enfants.
Ce sont des trolls, fils de Gryla, la plus vilaine et repoussante ogresse de toutes. Vilaine troll qui n’hésite pas à manger les enfants qui ne sont pas sages … et aussi ses maris si la faim se fait ressentir.
Quoiqu’il en soit, de ses nombreux maris, elle a eu de nombreux rejetons. Les plus connus sont 13 coquins chapardeurs, qui ont fui leur mère, se sont caché à Dimmuborgir et ont arrêté de manger des enfants.
Ils prennent plaisir maintenant à laisser des petites choses (cadeaux ou pomme de terre) aux enfants sage ou pas 13 jours avant Noël. Tout en faisant de petits méfaits.
Stekkjarstaur (Trouble Moutons), Giljagaur (Gars des Ravines), Stufur (P’tit Bout), Thvorusleikir (Lèche Spatules), Pottaskefill (Racle Marmites), Askasleikir (Lèche Ecuelles), Hurdaskellir (Claque Portes), Skyrjarmur (Outre à Skyr), Bjugnakraekir (Croche Saucisses), Gluggagaegir (Lorgne Fenêtres), Gatathefur (Renifle Brèches), Ketkrokur (Croc à Viande) et Kertasnikir (Chipe Bougies) se succèdent de jour en jour pour troubler les moutons, boire du lait au pis de la vache, lécher les fonds de casserole, chiper le gigot de Noël, vider votre frigo du skyr qui s’y trouverait … ou bien chiper chaussettes et chaussures (nous sommes revenus d’Islande avec une chaussure taille 26 en moins).Nous avons donc exploré la zone à la recherche de ces trolls. Nous avons trouvé leur caverne mais point de Yule Lads. Il faudra donc retourner à la période de Noël pour espérer les voir (apparemment ils aiment particulièrement les bains chauds donc on peut les trouver aux Myvatn Nature Baths) !
A cette époque, la végétation est luxuriante. La moindre fissure est envahie par les plantes. Et parfois au détour d’un sentier, on tombe sur des myrtilles ou des champignons.
Et pourquoi pas s’asseoir sur le trône des maîtres des lieux ?
Serait-ce ici ?
Un peu désordonnés ces Yules Lads : entre chausettes qui sèchent, cuisine très en désordre et vêtements d’une propreté douteuse.
Une caverne mais point de Yule Lads, ils ont du avoir peur des 3 monstres belges.
Le mal des Pôles se fait déjà ressentir et nous avons déjà envie d’y retourner.
Berenice
Je suis noyée …. c’est le moins qu’on puisse dire …
Enfin j’étais …. je me réanime juste avant de partir en vacances …
Donc avant de vous montrer la finalisation de la mue, avant de vous montrer les photos de Brighton (oui, j’ai vu Joji, j’ai vu Ysolda, j’ai vu Lete, j’ai même des photos … :o, je partage avec vous les photos du pull exigé par ma mini …. je n’étais pas partie du tout du tout pour faire celui-là. J’avais surtout envie de faire un Lopi … mais bon, la décision a été sans appel. Et au risque de voir l’autre traîner, celui là je sais au moins qu’il sera porté.
Alors que dire du modèle : il s’agit du Berenice de Brooklyn Tweed (peu de choses à dire pour la laine, j’ai utilisé de la Coast en double qui me donnait presque l’échantillon préconisé. C’est une valeur sûre, je l’ai déjà utilisée plus d’une fois pour des vêtements enfants).
Revenons au modèle : il est tricoté à plat, construit du bas vers le haut, corps et manches comprises. Une fois le dos et le devant tricotés et cousus ensemble, il faut reprendre le bas du corps pour faire les côtes, reprendre les manches pour faire les manchettes et reprendre le col pour faire la bande d’encolure.
Ce n’est pas un modèle compliqué mais car oui il y a un mais :
– je ne sais pas pour quelle raison, je n’ai pas pris beaucoup de plaisir à le tricoter. Ce n’est pas une question de laine. Peut être parce que maintenant je privilégie le tricot en rond ?
– le rabattage des mailles préconisé ne collait pas du tout, là c’est probablement une question de laine, j’ai utilisé un fil en double
– j’ai du faire quelques “embellissements” notamment faire une broderie au crochet entre les côtes et le pull en lui-même car relever les mailles telles quel ne donnait pas du tout le même aspect que sur le modèle d’origine
– et enfin, j’ai du modifier la taille. Ma fille porte du 5 ans du commerce (du moins pour le bas), elle est assez fine (elle a un tour de poitrine de 55,5 cm), j’ai donc du prendre un 2 ans et allonger en 4 ans. J’aurais peut être pu faire un peu plus de longueur au niveau du bas du corps mais le modèle d’origine se porte assez court aussi. Pour le reste, ça tombe assez bien.
Donc en clair, voici comment j’aurais procédé si j’avais attendu que d’autres aient essuyé les plâtres et tenté de le modifier :
– j’aurais tricoté en rond, au moins jusqu’aux emmanchures. A voir pour le reste, si ce n’était pas possible de créer des manches en continuant à tricoter en rond (mais pas trop envie de me casser la tête sur un patron qui était sensé être mon tricot détente).
– j’aurais fait un montage provisoire des mailles pour relever les mailles du bas du corps.
– j’aurais peut être un peu allongé le bas du corps.
Ceci dit …. le modèle est tout mignon sur ma mini, j’ai pu déstocker de la laine et je suis certaine qu’il sera porté. Que demande le peuple ?
Mue
Crossbow
Primrose
Primrose est le nom de la petite soeur de Katniss, héroïne de Hunger Games.
Mais ce n’est pas ça qui m’a attiré l’oeil dans ce patron. Car je suis loin d’être fan d’Hunger Games (et j’assume). C’est plutôt sa ligne toute féminine pour grandes filles en devenir.
J’ai tout de suite vu ma grande fille dedans. J’ai donc cherché le fil pendant un petit temps et puis l’hiver est arrivé et le modèle est passé aux oubliettes.
Le printemps arrivant, j’y ai repensé et j’en ai reparlé à Sabine et nous voilà toutes les deux parties pour un duo. Duo jusqu’au bout des ongles car nos filles ont choisi la même couleur. Il faut croire que 8 ans est l’âge du bleu et plus du rose.
J’ai délibérément fait quelques modifications sur le modèle, mon échantillon ne collant pas à celui qui était préconisé dans le modèle. Le nombre de mailles correspondait mais pas le nombre de rgs.
J’ai donc choisi la taille 9-10 ans, tricoté jusqu’à la hauteur d’emmanchure d’un 6-7 ans et ajouté des mailles en dessous des bras. Par conséquent, je n’ai pas terminé les manches en même temps que l’empiècement du haut comme préconisé dans le modèle. Je les ai terminées à la fin en faisant une série de diminutions pour ajuster le bas de manche.
Le fil étant un mélange de coton et soie de chez Cascade (Pima Silk qui n’est plus commercialisée), la tunique s’est agrandie avec le lavage et comme il ne s’agit pas de laine, je pense qu’elle va rester ainsi. Elle est donc un peu trop grande pour ma fille. Mais les enfants grandissent et elle sera parfaite l’été prochain.
J’ai aussi volontairement décidé de faire une tunique et non une robe, ma fille étant une grande fan de tuniques. Et sans oublier non plus, qu’ici, il est rare de porter une robe sans leggings ou bas. Donc elle pourra la porter tout l’été et à la rentrée aussi.
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai partagé ce petit moment avec Sabine, j’espère que nous remettrons ça bientôt. Pour de la couture peut être (j’espère).
C’est la maille qui crie
Ouh là … le jeu de mot plus que vaseux … vous excuserez la mère à bout de nerfs (examens obligent) qui décompense en pensant au dessin animé qui tourne en boucle par moment et aux réflexions systématiques de la mini lorsque je sors la boîte de Vache qui Rit (que je sors souvent pour le moment vu que je n’ai ni le temps de faire du pain, ni le temps de faire les courses …) : ah c’est la Vache qui Crie (et c’est là que vous entendez le rire gras du grand frère derrière)*
* la Vache qui Crie est une réplique du dessin animé l’Hôtel Transylvanie.
Bref, pourquoi la maille qui crie. Eh bien, parce que je me suis attaquée au steeks, pardi.
Et c’est là que vous me dites : qu’est-ce que c’est encore que ça ?
Une petite explication s’impose : dans les pays nordiques, notamment en Islande ou en Norvège mais aussi dans les îles Shetland ou toutes les îles où le Fair-Isle, le jacquard, le tricot avec plusieurs couleurs est présent, cette méthode existe.
Pourquoi : parce qu’il est beaucoup plus simple de tricoter en rond (donc toujours des mailles endroit) pour faire du jacquard, ça permet d’avoir un tricot régulier, qui ne biaise pas, ne tire pas et est harmonieux.
Mais bon, un tricot, il faut bien de temps en temps y passer les bras, ou la tête ou bien le transformer en gilet.
Et c’est là que le coup de ciseaux tranche dans le vif.
Je ne vous ferai pas un détail précis de toutes les méthodes de steeks qui existent : certaines se font à cru si la laine le permet), d’autres en sécurisant les mailles au crochet et d’autres en sécurisant les mailles avec des points de couture. Kate Davies en parle très bien sur son blog (en anglais)
Tout ceci pour vous mener à ça :
En partant de ça :
Avec quelques étapes intermédiaires :
Ce qui donnera ça avant de couper : la bande centrale que l’on voit est une bande de deux mailles envers (j’ai répété les mailles du motif jacquard. Ce modèle n’étant pas au départ prévu pour être coupé)
(j’ai aussi ajouté une bande en laine mérinos noire que j’ai cousu par la suite pour que ce soit plus agréable à porter. La Lopi reste de la Lopi …)
Et ensuite (musique de fil d’horreur) …. knip knip
Avant de couper, j’ai cousu une double couture de chaque côté avec une aiguille double à petits points.
J’ai ensuite cousu une fermeture éclair et posé un biais sur l’intérieur pour consolider le tout.
Ce qui donne ceci
Donc beaucoup de frayeur (couper un tricot !) pour un résultat super sympa et c’est bien moins effrayant qu’il n’y paraît !
Raison et Sentiments
Quand je vous disais que je reviendrais …. me voici donc
Cette fois-ci avec un châle d’été, une plume de 95 g pour vous envelopper pendant les soirées fraîches de l’été.
Encore une fois, je surfe sur la vague de l’ère prévictorienne avec un châle plein de romantisme, dans des couleurs toutes douces : un beige rosé de chez Posh Yarn (Girls in Bikinis) et un rose chocolaté de chez Marion (Vi Laines).
Le tout en fil dentelle, ce qui donne quelque chose de très léger mais de chaud à la fois selon la façon dont vous le portez. Un peu comme les Orenburgs qui portés simples sont arachnéens et portés en double sont de splendide châles chauds.
Et pour vous montrer que la vie de photographe n’est pas toujours un long fleuve tranquille … voici ce qui se profilait pendant la scéance photo (ce qui explique la différence de luminosité en fonction des photos)
Merci encore une fois à toutes mes testeuses, habituelles ou non : Jacqueline, Sabine, Bao (qui vous fera un super tuto), Sandrine, Laeti, Florence, Muriel, Adeline, Flo, Chantal, Vicky, Sallie, Miranda, Tatjana, Marie France, Nadja et Elena.